Mécontent des enquêtes qui le donnent battu par Joe Biden dans plusieurs Etats clés, le président américain a remercié trois des cinq sondeurs qui travaillaient avec la Maison-Blanche. Il serait furieux des fuites qui ont eu lieu dans la presse et a qualifié ces informations de « faux sondages ».
Donald Trump ne veut plus entendre parler de mauvaises nouvelles. A la veille de lancer officiellement, en Floride, sa campagne pour l’élection présidentielle de 2020, le président américain a fait le ménage parmi les instituts de sondage qui travaillent avec lui. Mécontent des derniers sondages, qui le montrent loin derrière le démocrate Joe Biden dans plusieurs Etats-clés, il a renvoyé trois des cinq sondeurs qui réunissaient des données pour la Maison-Blanche.
Ces sondages étaient censés rester confidentiels. Il ne s’agissait que de documents de travail pour l’équipe de campagne de Donald Trump. Mais ils sont sortis, ces derniers jours, dans la presse. Ils montrent que Joe Biden, le candidat démocrate le mieux placé dans la course à l’investiture , a une large avance, de deux chiffres, dans le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, des Etats gagnés par Donald Trump contre Hillary Clinton en 2016.
« Faux sondages »
Dans le Texas, bastion républicain depuis 1976, Donald Trump n’aurait que deux points d’avance sur Joe Biden, alors qu’il l’avait emporté de neuf points sur Hillary Clinton en 2016 et que le Texas était resté républicain lors des élections de mi-mandat , l’an dernier. Dans d’autres Etats républicains, comme la Géorgie, la lutte serait extrêmement serrée, tandis que d’autres, définis comme des objectifs par l’état-major républicain, seraient hors d’atteinte, comme le Minnesota.
La semaine dernière, le « New York Times » indiquait que le président américain avait donné comme consigne à ses équipes de ne pas commenter ces sondages ou de répondre que d’autres sondages le donnaient largement en tête. Lui-même les avait ensuite qualifiés de « faux sondages ». « Nous gagnons dans tous les Etats que nous avons sondés. Nous gagnons largement dans le Texas, nous gagnons largement dans l’Ohio. En Floride aussi. Il s’agissait de faux sondages publiés par les médias corrompus », avait-il lancé aux journalistes lors d’une réunion dans le Bureau ovale.
Divisions internes
L’entourage de Donald Trump tentait, ces derniers jours, de savoir qui était à l’origine des fuites. En remerciant les sondeurs concernés, l’équipe de campagne espère mettre un terme à la crise. Les trois sondeurs remerciés sont, selon Politico , Mike Baselice, Adam Geller et Brett Lloyd.
Ce dernier dirige The Polling Company, une société créée par la conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway , qui apparaît ces derniers jours de plus en plus fragilisée et dans le viseur d’une partie de l’équipe présidentielle. Deux sondeurs semblent conserver la confiance de la Maison-Blanche : Tony Fabrizio, auteur des sondages qui ont fait polémique, et John McLaughlin.
(Les Echos 17/06/2019)