Selon un baromètre publié ce lundi par Adecco, les emplois à pourvoir concernent surtout les secteurs en tension comme la restauration ou la construction. Près de 40% des embauches prévues sont en CDI.
Le ralentissement de la croissance cette année ne semble pas freiner les embauches. Alors que le PIB ne devrait progresser que de 1,4% en 2019, les recrutements devraient atteindre un record. C’est un tout cas ce qui ressort du nouveau baromètre trimestriel d’Adecco, dévoilé ce lundi. Le spécialiste de l’intérim, qui a utilisé un algorithme intégrant les données de l’Acoss, de Pôle emploi, de l’Insee ou encore de Prism’emploi, affirme que 3,5 millions de recrutements sont prévus cette année. «Tous les secteurs sont pourvoyeurs d’emplois», estime ce dernier.
Ces emplois sont essentiellement à pourvoir dans le commerce de gros et de détail (544.181 postes), la construction (354.849) et l’hébergement-restauration (336.086). Ces deux derniers secteurs sont jugés en «pénurie», tout comme le transport (252.698), le médico-social et l’action sociale (237.698), l’industrie agroalimentaire (150.818) ou la comptabilité (140.320). Selon Adecco, 39% de ces embauches se feront en CDI, 30% en CDD, 23% en intérim et le reste en stage et apprentissage.
D’un point de vue géographique, c’est en Ile-de-France que les recrutements seront les plus importants: 753.988 au total, selon Adecco. Suivent les régions Auvergne-Rhône-Alpes (467.991) et Nouvelle-Aquitaine (320.358). «L’Occitanie confirme également sa forte dynamique depuis plusieurs trimestres, dépassant le seuil des 300.000 prévisions de recrutements pour 2019. Une très bonne nouvelle pour ce territoire dont le taux de chômage, en baisse, reste élevé (10,3% au quatrième trimestre 2018)», note Adecco. Parmi les régions qui recrutent le moins figurent la Corse (16.467), le Centre-Val de Loire (114.160) et la Bretagne (171.792).
Les chiffres avancés par Adecco sont encore plus importants que ceux de Pôle Emploi. Dans sa dernière enquête sur les besoins de main-d’œuvre des entreprises, publiée en avril dernier, ce dernier misait sur 2,69 millions de projets d’embauche en 2019 dont 45% en CDI. Pôle Emploi soulignait également que les intentions d’embauches concerneraient toutes les régions et tous les secteurs dont principalement les services d’aide à la personne, la construction, le commerce ou la restauration. Mais comme le ferait Adecco après lui, Pôle emploi insistait sur les difficultés des entreprises à trouver des candidats. Au final, la moitié d’entre elles estiment qu’elles auront du mal à recruter. Ce phénomène concerne de nombreux métiers dont certains accumulent les handicaps de pénibilité, de rémunération et d’image. L’enquête de Pôle Emploi citait en exemple les chaudronniers ou les soudeurs.
Le gouvernement a justement fait de ces postes non pourvus une priorité. Lors de son allocution fin avril, Emmanuel Macron avait confirmé son objectif d’atteindre un taux de chômage de 7% d’ici la fin du quinquennat contre 8,7% aujourd’hui (un plus bas en dix ans). Il vise également le plein-emploi d’ici 2025.
(Le Figaro 03/06/2019)