La semaine a été marquée par une forte baisse des prix du brut (-4,9% pour le Brent à 68,69$ et -6,6% pour le WTI à 58,63$) en raison des inquiétudes sur la demande dans un contexte de poursuite des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, renforcées par la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis. Nous ne sommes pas complètement convaincus que cette que cette correction des prix soit justifiée alors que la production reste perturbée par les sanctions américaines sur le Venezuela et l’Iran, et que l’OPEP maintient pour l’instant son accord de limitation de la production. Les pays de l’OPEP restent en effet attentifs à l’évolution de la situation. Leur dernière réunion (le week-end dernier), a démontré une volonté de poursuivre les coupes de production sur le second semestre, mettant en avant des forces contraires sur le marché, entre d’une part un affaiblissement de la demande et, d’autre part, des risques sur l’offre (Iran et Venezuela). En outre, nous pensons que le marché se focalise trop sur les données hebdomadaires de stocks aux Etats-Unis. Ces derniers ont en effet progressé récemment, pour atteindre la semaine dernière leur plus haut niveau depuis juillet 2017. Cette hausse est principalement liée à des opérations de maintenance dans les raffineries et ne reflète donc pas forcément un recul de la demande. Chez Otea, nous regardons ce qui se passe au niveau des flux sur les tankers pétroliers et ceux-ci sont en forte baisse récemment, ce qui indique bien que l’offre mondiale est affaiblie et cela devrait se traduire par des baisses des stocks à terre dans les prochaines semaines. Ainsi, entre les risques géopolitiques et les contraintes sur l’offre, nous continuons de penser que les prix devraient revenir dans la zone des 70-75 dollars pour le Brent.