Les prix du pétrole évoluent entre d’une part les fondamentaux du marché et d’autre part le sentiment, ce qui se traduit par de la volatilité. La décision de l’administration Trump de bloquer totalement les exportations de brut iranien avait fait grimper les prix vers 75$/b pour le Brent, avant que Donald Trump tweet qu’il avait personnellement pressé l’OPEP de faire quelque chose afin de maintenir les prix bas. Autrement dit, demandant au cartel d’augmenter sa production. L’impact a été immédiat, les prix ont corrigé de 3% dans la journée du 26 avril pour tomber à 72$. Le secrétaire général de l’OPEP et des officiels saoudiens ont assuré de leur côté ne pas avoir été en contact avec Trump. Mais nous pensons l’OPEP alliée à la Russie sera déterminée à tenir le baril autour des 70$. C’est un prix qui convient à la fois aux producteurs et aux consommateurs. La stabilité des prix est un objectif majeur des pays producteurs, à la fois pour ne pas impacter la demande mais aussi peut-être pour protéger l’or noir face à la concurrence croissante des renouvelables. Rappelons que la situation au Venezuela pèse sur le marché et ne semble pas en voie d’amélioration. La production du pays continue de baisser (732 kb/j en mars, 1,2 Mb/j en début d’année). De leur côté, les pays asiatiques, qui importaient jusqu’à présent du brut iranien, et également vénézuélien, viennent de se tourner vers l’Arabie Saoudite pour compenser les volumes à partir de juin. L’OPEP et ses alliés se réuniront le 19 mai et les 25-26 juin pour prendre une décision sur les volumes de production (augmenter ou pas). La forte hausse hebdomadaire des stocks de brut américain (+9.9Mb) a impacté les prix, les ramenant entre 70 et 71$/b pour le Brent (61-62$/b pour le WTI), et pourrait influencer la décision de l’OPEP, ainsi que les craintes sur la croissance économique (baisse des PMI manufacturiers, enlisement des négociations sino-américaines). En outre, la croissance de la production américaine de pétrole a été revue à la baisse sur la période de janvier à avril et elle est ressortie en recul sur les deux derniers mois. La tendance est donc à surveiller dans un contexte où les forages sont en baisse depuis le début de l’année (-9%). La production de pétrole de schiste pourrait en effet décevoir cette année.