Pour remplacer Benjamin Griveaux au porte-parolat du gouvernement et Mounir Mahjoubi au numérique, Emmanuel Macron a choisi le premier cercle avec Sibeth Ndiaye et Cédric O. La députée LREM Amélie de Montchalin, juppéiste, devient secrétaire d’Etat aux affaires européennes. Cette fois, les choses n’auront pas aussi longtemps traîné que pour le dernier remaniement. Et après avoir passé ce dimanche matin avec l’ancien président Nicolas Sarkozy sur le plateau des Glières, Emmanuel Macron annonce, comme lui, ses remaniements le dimanche soir via un communiqué de l’Elysée tombé peu après 20 heures. Surprise de ce mini-remaniement, c’est sa conseillère presse à l’Elysée, Sibeth Ndiaye, trente-neuf ans, fidèle d’entre les fidèles, présente depuis le début de son ascension politique – elle l’a rejoint à Bercy – qui devient, à la place de Benjamin Griveaux, parti pour les municipales à Paris, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement. Elle était pressentie jusqu’ici pour reprendre la communication du Château après le départ de Sylvain Fort. C’est un autre fidèle du chef de l’Etat, Cédric O, trentenaire, ex-HEC, issu de l’équipe des premiers « marcheurs », aussi conseiller d’Emmanuel Macron à Bercy, qui prend le poste de secrétaire d’Etat au numérique auprès du ministre de l’Economie et des Finances et du ministre de l’action et des comptes publics. Cédric O était depuis le début du quinquennat conseiller participations publiques et économie numérique au sein du pôle économie du cabinet d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Il était aussi l’un de ces conseillers « partagés » avec Matignon. Enfin, alors que le nom de Clément Beaune, conseiller Europe et G20 d’Emmanuel Macron avait été envisagé, c’est la députée LREM Amélie de Montchalin, trentenaire, ex-HEC et Harvard Kennedy School, entrée chez En Marche en décembre 2016 après la défaite d’Alain Juppé à la primaire de la droite, qui devient secrétaire d’Etat aux affaires européennes auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, en remplacement de Nathalie Loiseau. Première vice-présidente du groupe LREM à l’Assemblée, ancienne « whip » de la commission des finances, son nom a été évoqué à chaque remaniement. « C’est la reconnaissance du travail accompli pour les trois », déclarait dimanche soir Matignon. « C’est le moyen de remuscler tout le dispositif », estime un proche du chef de l’Etat pour lequel « le porte-parolat du gouvernement tend à devenir aussi le porte-parolat du président. Cette articulation est essentielle », avance-t-il, mettant également en avant « le lien de confiance à 100 % avec le président » et le manque, ces derniers temps, « de récit politique de la gouvernance Macron. » « Elle est l’une des seules à dire à Macron franchement les choses. Et elle pourrait tuer pour lui », dit Christophe Castaner de Sibeth Ndiaye. De quoi illustrer sa détermination à porter la parole et défendre la ligne. Pour le chef de l’Etat, c’est sans aucun doute un choix rassurant par gros temps, alors que se profile l’atterrissage forcément compliqué du grand débat national, « l’acte 2 » de son quinquennat et une période électorale intense. Ce départ de l’Elysée, qui n’en est pas vraiment un, doit entraîner, dans un second temps, l’arrivée de « sang neuf » au Château. En attendant, ces trois nouveaux entrants vont vivre ce lundi matin leur premier conseil des ministres. (Les Echos 01/04/2019)