Ce lundi, la Bourse de Shanghai a clôturé en baisse de 5,58 % et celle de Hong Kong plongeait de plus de 3 % une heure avant la fin des échanges. Les investisseurs ont été pris par surprise par les tweets rageurs de Donald Trump, annonçant un relèvement des taxes sur les importations chinoises à compter de vendredi.
Réveil douloureux pour les marchés asiatiques. Les principales places boursières dévissaient ce lundi, après les nouvelles menaces du président américain Donald Trump, qui a annoncé – dans la nuit en Asie – un relèvement des droits de douane sur des produits chinois à compter de vendredi.
En Chine continentale, l’indice composite de Shanghai a clôturé en baisse de 5,58 % tandis que celui de Shenzhen a perdu 7,38 %. A la Bourse de Hong Kong, l’indice Hang Seng chutait de plus de 3 % une heure avant la fin des échanges. Tandis que les marchés restaient fermés ce lundi au Japon, les places boursières à Taïwan, à Singapour, en Australie et en Indonésie s’inscrivaient toutes en forte baisse.
Réaction attendue de Pékin
Les investisseurs ont été pris par surprise par les tweets rageurs de Donald Trump, à quelques jours de la tenue de négociations commerciales à Washington présentées comme celles de la dernière chance . Le président américain, qui avait tweeté ces dernières semaines pour se féliciter de l’avancée des négociations, a annoncé une hausse à venir de 10 % à 25 % des droits de douane sur 200 milliards de dollars de produits chinois, justifiant cette mesure par le fait que les négociations n’avançaient pas assez vite.
Signe de l’embarras de Pékin, le régime communiste n’avait pas réagi lundi en milieu de journée aux propos de Donald Trump, dont les médias officiels ne faisaient pas même état. Selon plusieurs médias américains, le gouvernement chinois envisagerait désormais d’annuler les tractations qui devaient reprendre mercredi. Une délégation chinoise d’une centaine de personnes emmenée par le vice-Premier ministre, Liu He, est théoriquement attendue à Washington. Une telle annulation serait conforme à la stratégie de Pékin de ne pas négocier sous la menace. « Nous ne négocierons pas avec un pistolet sur la tempe », avaient prévenu les autorités chinoises l’an dernier, en pleine escalade des tensions commerciales avec Washington.
Stratégie de la menace
Les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis sont dans la phase décisive qui déterminera si un accord final est possible, avait affirmé il y a une semaine le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, avant de se rendre à Pékin. Les deux parties étaient restées très discrètes sur l’avancée des discussions dans la capitale chinoise, renvoyant aux prochaines négociations à Washington. Si celles-ci avaient effectivement lieu, elles pourraient soit conduire Donald Trump à annoncer un sommet avec son homologue chinois Xi Jinping pour signer un traité commercial, soit à la reprise de la guerre commerciale.
Donald Trump a constamment brandi la menace des droits de douane pour contraindre Pékin à accepter les exigences américaines. « L’accord commercial avec la Chine avance, mais trop lentement, alors que (les Chinois) tentent de renégocier. Non ! », a-t-il tempêté sur Twitter. Début décembre, le président américain et son homologue chinois Xi Jinping avaient décidé de conclure une trêve et de suspendre l’augmentation des tarifs douaniers en raison de la reprise des discussions.
Garanties
Jusqu’à présent, Pékin s’est engagé à acheter davantage de produits américains, notamment du secteur agricole et de l’énergie. Mais Washington demande aussi des garanties sur le respect de la propriété intellectuelle et l’ouverture des marchés chinois aux entreprises américaines.
L’un des obstacles majeurs à la signature d’un compromis reste le mécanisme de mise en oeuvre d’un éventuel accord. Echaudée par des promesses passées non tenues, l’administration Trump a fait savoir qu’elle ne signerait un texte que s’il est assorti de mesures permettant de vérifier que le gouvernement chinois respecte ses engagements.
(Les Echos 06/05/2019)