Pas de grands changements dans l’humeur des investisseurs cette semaine. La normalisation, en termes de perception du risque, ne s’est pas accélérée au-delà du raisonnable et le soutien des banquiers centraux n’a, pour l’instant, pas donné lieu à un excès de confiance des opérateurs de marché. Pourtant le soutien est massif ! Les indices US touchent des plus hauts sans que le sentiment des investisseurs ne s’emballe. On pourrait même le trouver anormalement raisonnable comparé à l’engagement des Banques Centrales et aux derniers développements de la politique internationale. La nomination de C. Lagarde à la tête de la BCE, pour ne prendre que cet exemple, aurait pu susciter plus d’enthousiasme, même s’il est vrai que les Allemands ne sont plus aussi intransigeants qu’ils l’étaient. Cette nomination reste le gage d’une gestion politique plus que technique de la BCE. Prenez le Fear and Greed Index, intéressant, car lui-même composé de plusieurs indicateurs, il stagne autour de l’équilibre depuis 3 semaines. C’est plutôt un signal positif de notre point de vue.
Hors de tout événement exogène un mouvement de hausse ou un rebond devient de plus en plus fragile à mesure qu’il devient consensuel. Tant qu’il reste des sceptiques à convaincre, le rallye a de la matière combustible pour poursuivre son mouvement. Si tout le monde est convaincu de la hausse et s’est mis en place pour en profiter, qui reste-t-il pour acheter le marché et lui faire poursuivre sa hausse. C’est une vision certes un peu caricaturale et qui ne suffit pas à elle seule constituer une stratégie d’investissement mais elle permet d’adapter notre exposition au risque à court terme des marchés financiers. A long terme la raison l’emporte souvent et l’environnement économique, la croissance et la rentabilité des entreprises ainsi que leur gouvernance sont surement les meilleurs guides de l’investisseur. Le long terme est fait de présentations power point, de tableurs Excel et d’hypothèses raisonnables, mais le court terme est bouillonnant, volatil, fait d’émotions, de peurs souvent exagérées, d’espoir parfois chimériques et de déceptions vites oubliées. C’est un peu comme gravir une montagne sur le dos d’un taureau en furie, la question n’est pas de savoir si le taureau ira en haut de la montagne mais si vous tiendrez sur son dos. C’est bien là, sans prétention, la proposition de la gestion flexible : tenter de rendre le court terme supportable pour permettre de profiter du long terme. Elle essaye de donner des calmants au taureau… Pas simple mais utile pour quiconque n’a pas l’âme d’un as du rodéo ou ne peut pas (ou ne souhaite pas) moduler en permanence ses expositions aux grandes classes d’actifs qui structurent la gestion flexible. 2019 est surement un purgatoire mérité, nous n’avons pas été bons en 2018 mais la gestion flexible conserve un intérêt évident dans la gestion de portefeuille et ce n’est probablement qu’une question de temps pour que les investisseurs y reviennent. D’ici là nous aurons appris de nos erreurs, donc un peu progressé.
Nous avons maintenu notre exposition légèrement en dessous de 40%, sans grand changement par rapport aux semaines précédentes. Les chiffres récents ne paraissant pas justifier de modification sensible à ce stade.
Exposition OTEA 1 : 38.8% stable