D’après les résultats définitifs, le RN devance LREM de 205 000 voix. Les écologistes créent la surprise (13,47 % des voix), LR (8,48 %) et FI (6,31 %) sombrent.
Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen est arrivé en tête dimanche des élections européennes, devançant de 0,9 point la liste soutenue par le président Emmanuel Macron (soit 205 000 voix de plus), tandis que les écologistes ont pris une surprenante troisième place. Selon les résultats définitifs, le mouvement d’extrême droite et sa tête de liste Jordan Bardella s’imposent avec 23,31 % des suffrages, en deçà de son score des européennes de 2014 (24,9 %), contre 22,41 % pour la liste LREM-MoDem. Les écologistes d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) surprennent en obtenant 13,47 %, alors qu’ils étaient donnés sous les 10 % par les sondages. Sur les 79 sièges dévolus à la France au Parlement européen, le RN et LREM obtiendront chacun 23 sièges (avant Brexit).
Marqué par une participation nettement plus élevée que prévu, au-delà des 50 %, le premier scrutin intermédiaire depuis le début du quinquennat a donc acté la recomposition de la scène politique enclenchée lors de la présidentielle de 2017. Il a aussi été riche en surprises, avec le crash des Républicains de Laurent Wauquiez et la dégringolade de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. L’entourage du chef de l’État a défendu un « score honorable » dans un contexte national difficile, avec la crise des Gilets jaunes, sur fond de poussée eurosceptique en Europe. Mais « quand on termine deuxième, on ne peut pas dire qu’on a gagné », a reconnu le Premier ministre Édouard Philippe.
La tête de liste d’EELV, Yannick Jadot, a salué « une vague verte européenne », en faisant allusion à la percée des Verts allemands au-delà des 20 %. L’ambiance était, en revanche, plombée chez Les Républicains, qui réalisent le pire score de l’histoire de la droite (8,48 %), très loin du résultat de l’UMP en 2014 (20,81 %). « La droite traverse une crise profonde, tout est à reconstruire », s’est désolée la tête de liste François-Xavier Bellamy. Cette reconstruction « sera longue et exigeante », a reconnu le patron du parti, Laurent Wauquiez, fragilisé. Les mines étaient lugubres aussi à LFI (6,31 %), qui termine très loin des 19,58 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. « Très décevant », a jugé ce dernier, le visage sombre.
Quant à l’alliance Parti socialiste-Place publique, elle recueille 6,19 %, là aussi son plus mauvais score à des européennes, mais qui lui permet au moins de garder des eurodéputés, ce qui était la priorité numéro un. Les autres listes ont obtenu moins des 5 % nécessaires pour envoyer des représentants au Parlement européen. Un nombre record de 34 listes, dont 2 issues des Gilets jaunes à 0,5 % cumulé, concouraient à cette élection qui renouait avec une circonscription nationale unique. Le parti animaliste a obtenu un score surprenant de 2,1 %.
(Le Point 27/05/2019)