Les prix du pétrole ont progressé sur la semaine, gagnant plus de 2$/b pour le Brent qui repasse ainsi au-dessus des 73$/b ce lundi matin. Bien que les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine se soient compliquées, la volonté de ne pas couper les relations est plutôt rassurante pour les marchés et a contribué à soutenir les prix du pétrole. Les nouvelles propres au marché pétrolier ont surtout été marquées par les attaques affectant les intérêts Saoudiens. Ces attaques ont d’abord concerné des tankers pétroliers dans le Golfe Persique, et se sont poursuivies sur deux stations de pompage, entrainant la fermeture temporaire du plus important pipeline de la région. Si celles-ci n’ont pas eu d’impact direct sur la production, elles témoignent d’une augmentation des tensions dans la région, suivie des accusations directes de l’Arabie Saoudite adressées à l’Iran. L’Iran de son côté, dans le cadre de son accord sur la production nucléaire maintient la possibilité de pouvoir augmenter ses exportations de pétrole à 1,5 Mb/j, ce qui semble peu probable compte tenu des sanctions américaines. Dans son rapport mensuel, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) révise à la baisse les perspectives de croissance de la demande à +1,3 Mb/j sur l’année 2019, -92 kb/j par rapport à la prévision précédente. La baisse provient pour les 2/3 de la zone OCDE, notamment Asie, et 1/3 hors OCDE. Cette baisse est concentrée sur le 1er trimestre (-400kb/j), la situation s’améliorant sur les prochains trimestres. Les prévisions de l’OPEP et de l’agence américaine de l’énergie (EIA) sont quant à elles inchangées à +1,2/+1,4 Mb/j respectivement. La croissance de la production hors OPEP est revue à la hausse par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et l’EIA de +131kb/j, principalement en provenance des Etats-Unis. Les stocks de l’OCDE ressortent en baisse en mars et sont proches de leur moyenne sur 5 ans, mais devraient diminuer sur le second semestre. Lors de la OPEP de ce week-end à Djeddah en Arabie Saoudite, les pays exportateurs ont réaffirmé leur détermination à stabiliser le marché, envoyant ainsi le message qu’ils n’envisageaient pas de se précipiter pour remonter leur production. L’Arabie saoudite fait preuve de prudence car elle n’a aucune envie de revivre ce qui s’est passé à l’automne 2018. En effet, l’an dernier, l’administration Trump avait laissé entendre qu’elle sanctionnerait les pays qui continueraient à acheter du brut iranien à partir de l’entrée en vigueur des sanctions, début novembre. La perspective d’un effondrement des exportations de l’Iran avait contribué à faire flamber les cours du brut. Par conséquent, l’OPEP, Arabie saoudite en tête, avait augmenté sa production pour éviter la pénurie. Cela était sans compter que Trump a finalement autorisé huit pays, dont la Chine et l’Inde, à continuer à importer du pétrole iranien pendant six mois. Cette surprise a provoqué un effondrement des cours, qui sont passés de 85$ 50$ en fin d’année dernière, suscitant l’énervement de Riyad et de ses alliés.