Les Etats-Unis ont officiellement annoncé en début de semaine dernière qu’ils ne renouvelleraient pas les dispenses accordées aux acheteurs de brut iranien quand les exemptions actuelles prendront fin le 2 mai. Cela a été une surprise alors que le marché anticipait une extension, avec cependant, une diminution des volumes d’importation autorisés. On peut y voir certaine une forme de pression de l’administration américaine suite à l’envoi de fret aérien en provenance de Russie et de Chine et à destination du Venezuela en soutien au gouvernement Maduro, marquant ainsi un refroidissement des relations entre la Chine et les Etats-Unis. Sur le mois de mars, les exportations iraniennes se sont réparties de la manière suivante : Chine 613 kb/j, Corée du Sud 387 kb/j, Inde 258 kb/j, Japon 108 kb/j, Turquie 97 kb/j, autres 226 kb/j. Même si c’est l’objectif de l’administration américaine, il est peu probable que les exportations iraniennes atteignent le niveau zéro, en particulier concernant la Chine. Toutefois, ces exportations devraient diminuer de moitié par rapport au niveau actuel. L’attention du marché devrait se porter sur la réaction de l’OPEP. Il est probable que ses membres, alliés à la Russie, décident de ne pas prolonger l’accord actuel de réduction de la production au-delà de juin. Une réunion est prévue le 19 mai (Joint Ministerial Monitoring Committee). La décision sur les quotas de production ne devrait cependant être prise que lors de la prochaine réunion ministérielle de l’OPEP, qui se tiendra les 25 et 26 juin. L’Arabie Saoudite a d’ailleurs indiqué qu’elle attendrait de voir la baisse des exportations iraniennes avant d’agir. Ce n’est pas dans l’intérêt de l’OPEP de voir les prix s’emballer car cela risquerait au final d’avoir un impact négatif sur la demande mondiale de brut. Si la réaction du marché a été significative après l’annonce américaine (+2$ à 74$/b), un tweet de Donald Trump vendredi, annonçant justement que les pays de l’OPEP étaient d’accord pour augmenter leur production, ait venu calmer les ardeurs. Les prix ont ainsi terminé la semaine à 72,15$ pour le Brent. Dans le contexte actuel, nous nous attendons à une volatilité des prix, au moins jusqu’à la décision de l’OPEP.