Les prix restent soutenus, à 70,58$ pour le Brent, ce qui ne nous surprend pas au regard des dernier chiffres publiés sur la production des différents acteurs, qui mettent en évidence des contraintes qui continuent d’affecter les productions iraniennes et vénézuéliennes et d’un regain de tensions en Libye (offensive du maréchal Haftar contre la capitale libyenne). Les estimations Bloomberg font ressortir une production OPEP de 30,385 Mb/j en mars, soit une baisse mensuelle de 295 kb/j. L’Arabie Saoudite produisant 9,82 Mb/j, son niveau le plus bas depuis février 2015, et en recul de 1,3 Mb/j depuis novembre dernier. Le pays prend ainsi à sa charge l’essentiel de l’effort des pays producteurs pour réduire l’excès d’offre. L’agence américaine de l’énergie (EIA) a, par ailleurs, publié une production américaine en recul de 90 kb/j sur le mois de janvier, à 11,87Mb/j. Il convient cependant de relativiser cette baisse qui intervient après un mois de décembre record. A noter également la stratégie opérée par l’Arabie Saoudite ces derniers mois, à savoir de rediriger ses volumes de pétrole des Etats-Unis vers la Chine. L’impact est double : une réduction de l’offre sur la zone qui est la plus sensible étant donné la publication de statistiques hebdomadaires sur les stocks de pétrole, et un gain de part de marché sur la zone dont la croissance de la demande est la plus dynamique. La surprise du début de semaine, liée à la forte amélioration du PMI Manufacturier chinois, a apporté un coup de fouet supplémentaire. En ressortant à 50,5 sur le mois de mars, le PMI est non seulement repassé au-dessus des 50 pour la première fois depuis novembre dernier, mais il enregistre également la plus forte hausse mensuelle depuis mars 2012. Géopolitique et tensions au niveau de l’offre sont donc les principaux soutiens actuels et renforcent notre scénario d’un retour des prix dans la zone des 80$ à court terme.