Les prix du pétrole étaient orientés à la baisse (-6,4% à 62,47$ pour le Brent et -7,6% à 55,63$ pour le WTI) sur la semaine alors que le marché reste toujours pris entre deux feux, d’un côté les inquiétudes sur le niveau de la demande en raison du ralentissement de la croissance mondiale et de l’autre, les risques sur l’approvisionnement mondial que font courir les tensions au Moyen Orient, en particulier entre les Etats-Unis et l’Iran. Sur ce point, la multiplication d’incidents depuis deux mois accroit les tensions dans la région et fait redouter un conflit armé. Dernier incident en date, la saisie d’un pétrolier britannique vendredi par les Gardiens de la Révolutions iraniens dans le détroit d’Ormuz. Ce dernier, scène de tensions depuis quelques semaines, est un lieu stratégique dans l’acheminement de pétrole puisqu’un cinquième de la consommation mondiale et un tiers du brut transporté par voie maritime y transitent. L’évolution de la situation sera donc surveillée de près par les intervenants du marché. Mais ces derniers demeurent néanmoins préoccupés par un éventuel ralentissement de la demande alors que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ont connu une nouvelle escalade, Donald Trump, menaçant à nouveau d’augmenter les tarifs douaniers sur 325 Md$ de produits chinois si la Chine n’opte pas pour plus d’achats de produits agricoles américains. A cela s’est ajouté l’impact des premières publications des résultats des entreprises qui ont été plutôt mitigées. En revanche, du côté des statistiques, les nouvelles étaient plutôt favorables avec des stocks de brut en baisse aux Etats-Unis pour la cinquième semaine consécutive et un recul du nombre de rigs de forage, qui là aussi s’observe depuis plusieurs semaines. Depuis le début de l’année, les rigs de forage onshore aux Etats-Unis affichent un recul de 12% par rapport à 2018, les producteurs de schiste rognant sur leurs dépenses d’investissements dans un contexte de baisse des prix mais aussi de pression exercée par les actionnaires qui demandent des comptes après des années d’investissements massifs et d’un énorme recours à l’endettement de ces producteurs.