Alexander Acosta est la première tête à tomber dans l’affaire Jeffrey Epstein. Il aurait fait bénéficier à l’ancien trader, accusé d’abus sexuels sur mineures, d’un accord particulièrement favorable alors qu’il était procureur.
L’affaire Epstein aura eu raison d’Alexander Acosta, le ministre américain du Travail. Au coeur de la polémique pour sa gestion du dossier juridique du financier Jeffrey Epstein, accusé d’abus sexuels sur mineurs, le ministre a officialisé ce vendredi sa démission. « J’ai appelé le président ce matin pour lui dire que je pensais que démissionner était la meilleure chose à faire », a-t-il déclaré depuis les jardins de la Maison Blanche aux côtés de Donald Trump.
« Alex Acosta a été un très bon ministre du Travail », a commenté de son côté le président américain. Alexander Acosta se voyait reprocher depuis plusieurs jours d’avoir en 2008, alors qu’il était procureur fédéral en Floride, négocié un accord en justice jugé trop favorable à Epstein.
Jusqu’à 45 ans de prison
Ce riche investisseur en fonds spéculatifs a été accusé lundi à New York par des procureurs fédéraux d’exploitation sexuelle de dizaines de mineures. L’enquête a révélé qu’il avait, en plus, déjà été visé par des accusations semblables en Floride il y a une décennie.
Or à l’époque, l’accord négocié par les procureurs sous l’égide d’Acosta avait évité un procès à Jeffrey Epstein, tenu à l’écart de ses victimes. L’accord prévoyait aussi des conditions particulièrement favorables d’aménagement de sa peine de détention. Il n’avait été condamné qu’à 13 mois de prison durant lesquels il était autorisé à quitter sa cellule pendant la journée. Désormais il encourt jusqu’à 45 ans de prison.
Le remplacement temporaire d’Acosta sera assuré par son adjoint Patrick Pizzella. Alexander Acosta entretient de nombreuses amitiés, notamment avec Donald Trump, l’ex-président démocrate Bill Clinton ou encore le prince Andrew, fils de la reine Elizabeth II.
(Les Echos 12/07/2019)