Le marché commencerait-il à y croire ? Les efforts sans relâche des banquiers centraux pour envoyer des signaux positifs ou poursuivre franchement le soutien monétaire commenceraient ils à avoir raison de l’immense scepticisme qui a accompagné jusque-là le rallye commencé début 2019 ? Les Etats Unis battent de nouveaux records dans un climat qui restait jusqu’à présent relativement mesuré. L’Europe, toujours un peu en retrait, ne broie plus de noir et bénéficie d’une période d’accalmie politique plutôt favorable qu’une saison des résultats qui devraient être d’assez bonne facture pourrait confirmer. En fin de semaine dernière il y avait, selon l’AAI, moins d’investisseurs individuels pessimistes mais ces investisseurs pour leur grande majorité n’étaient pas devenus optimistes mais neutres sur les perspectives de marché. Les autres indicateurs sont en légère hausse et confirment pour l’instant cette tendance à la modération sauf… le sentiment des investisseurs sur le Nasdaq qui atteint à nouveau des sommets. Il faut dire que cet indicateur avancé restait très affecté par la guerre commerciale US Chine. Son rebond très important devrait entraîner le sentiment général. La techno reste le leader incontesté du mouvement de hausse post crise de 2008. La prudence pour notre part est à nouveau de mise.
La saison des résultats démarre aux Etats Unis et ne devrait pas changer fondamentalement la donne. Le centre de l’attention des investisseurs est en train de se déplacer petit à petit vers les monnaies. Au fond au risque d’une Lapalissade ce sont les monnaies qui sont les juges finaux des politiques monétaires ! C’est peut-être là le seul et véritable enjeu notamment aux Etats Unis. Affaiblir sa monnaie pour rester compétitif, conserver une position de leader et ériger des barrières douanières qui ne portent pas leur nom. On comprend la logique dans une économie ouverte et mondialisée. On comprend également pourquoi M. Powell parle de baisse des taux dans un contexte économique qui devrait pousser n’importe quel banquier central à remonter les taux plutôt qu’a les baisser : 3-3.5% de croissance, 4% de chômage, 72% de taux d’utilisation des capacités… tout militerait pour une hausse des taux donc, tout sauf… le dollar. Le vrai risque qui pourrait faire dérailler ce bel élan est celui du dollar. Tout sauf la dette et… les taux d’intérêt milite pour un dollar fort. Dans une économie ouverte et mondialisée la monnaie joue comme l’arme douanière ultime. Autrement dit la manipulation monétaire tient lieu de politique économique. Le terme est sans doute un peu fort mais si on y réfléchi c’est bien ce qui est en train de se jouer. Trump est le plus vocal mais les européens ne sont pas en reste en nommant à la tête de la BCE une personnalité plus connue pour sa souplesse politique que pour ses compétences économiques ou monétaires (son passage au FMI est une merveille du genre…), quant aux dirigeants politiques chinois, ils restent les maîtres absolus de leur politique monétaire avec une banque centrale totalement aux ordres du pouvoir contrairement à la Reserve Fédérale US, pas besoin d’être bruyant pour être écoutés donc… C’est une course à l’échalote où tout le monde rejoint en courant celui qui fut longtemps présenté comme le mauvais élève de la classe des banquiers centraux : Le Japon. Question : que reste-t-il quand les monnaies de référence auront dévalué au point de risquer un « débasement » ? c’est-à-dire ne plus représenter de réalité économique ou de rompre le lien de confiance avec les citoyens ? L’or et… les crypto monnaies.
Exposition OTEA 1 : 40,5% baissier